15 mars 2006

POUR LA FRANCE D’EN HAUT : QUE DU BONHEUR !
Leurs pensées profondes :
le slogan de M. de Villepin : “ un nouveau modèle français ”,
le tee-shirt des jeunes sarkozystes à la Baule : “ Enjoy Capitalism ”,
la philosophie de Mme Parisot, nouvelle présidente du MEDEF : “ la vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ”,
le ministre des Finances, Thierry Breton : “ les Français vivent au-dessus de leurs moyens ”.
A ce propos il est intéressant d’examiner la situation de ces pauvres patrons en Picardie. A Amiens par exemple, l’Impôt de Solidarité sur la Fortune(ISF) est versé par 589 contribuables soit 51 de plus qu’en 2003. Leur patrimoine moyen s’élève à 1,59 millions d’euros (soit plus de 10 millions de francs) et entraîne un impôt moyen de 6281euros.
Le gouvernement cherche à améliorer le sort de ces pauvres gens qui gagnent de l’argent en dormant. Il veut remplacer l’ISF et l’impôt sur le revenu par un prélèvement unique inférieur à la somme des deux. Il envisage aussi de réduire de 7 à 4 tranches l’imposition sur le revenu ; le système, inauguré par Reagan et Thatcher, entraîne bien sur un net allègement des catégories les plus aisées au détriment des revenus moyens et modestes.
Payer à la place de l’employeur : sur la lancée, le pouvoir envisage une augmentation de la prime pour l’emploi, complément bien modeste de rémunération pour les bas revenus. Mais de cette façon le travail se trouve en partie rétribué par les fonds publics et non par le patron ainsi incité à embaucher à bas salaire.
Les spéculateurs se portent bien, comme le montre la progression constante du CAC 40 (40 plus grosses sociétés françaises cotées en bourse) qui dépasse les 15% depuis le début de l’année.
Le Monopoly des fusions et achats d’entreprises ne profite pas aux salariés mais aux sociétés prétendues nationales :
BNP Paribas achète une banque turque et une société espagnole,
Saint-Gobain achète une entreprise anglaise pour 4850 millions €,
la SAGEM se paie la SNECMA pour 1250 millions €,
la vraie fausse O.P.A. de Pepsico a fait bondir l’action Danone de 27% en 15 jours,
les bénéfices de Renault ont cru de 52% en un an,
les bénéfices de France Telecom ont progressé de 240% ce qui lui a permis d’acheter des télécoms espagnoles pour 9000 millions € mais aussi de se débarrasser de 8700 salariés dont 3500 en France.
Les géants du pétrole, quant à eux, sont à la fête ! Entre juillet 2004 et juillet 2005 leurs bénéfices sont passés de 32,89 à 45,96 milliards de dollars. Total, à lui seul, passe de 4,92 à 8,08 milliards de dollars mais pour autant n’indemnise pas vite les victimes de l’Erika, ni ceux de l’usine AZF de Toulouse.
Les énormes dividendes des pétroliers ne sont pas écornés par un effort pour investir dans les moyens de raffinage dont le manque actuel constitue un goulet d’étranglement favorable à la montée des cours.

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