19 août 2011

Quand David Cameron et ses camarades brisaient les vitrines...


Des jeunes brisent la vitrine d’un restaurant, avant de prendre la fuite dans la nuit. Alertée par une alarme, la police arrive sur les lieux et piste les auteurs du méfait avec des chiens renifleurs. Six membres du groupe sont interpellés. 
La scène ne se passe pas à Tottenham, Brixton ou Hackney, en août 2011, mais 
à Oxford, en 1987. Et les casseurs ne sont pas 
des enfants de chômeurs ou d’ouvriers, mais 
de jeunes bourgeois appartenant au Bullingdon Club, 
une association étudiante célèbre pour ses beuveries 
et pour les frasques de ses membres. Parmi 
les briseurs de vitrines se trouve un certain David Cameron, aujourd’hui premier ministre britannique, pourfendeur des « criminels » à l’origine, selon lui, des émeutes qui ont embrasé le pays. Boris Johnson, l’actuel maire de Londres, était aussi de la partie. « Cameron était parmi les quatre qui ont réussi à échapper à la police », affirmait, le 13 août 2007, un témoin interrogé par The Independant. Les autres casseurs seront relâchés le lendemain, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. 
Une mansuétude 
à laquelle n’aura pas droit Anderson Fernandes, 
un jeune homme de vingt-deux ans qui comparaissait mardi devant le tribunal de Manchester. Accusé d’avoir profité des émeutes pour voler un cornet de glace, 
ce dangereux criminel encourt une peine de prison ferme.


Rosa Moussaoui (l'Humanité 18 août 2011)