11 janvier 2012

L’addition des choux et des carottes

En amalgamant les réponses, Libération grossit le trait et alimente la crainte d’un 21 avril.
En titrant «30 % n’excluraient pas de voter Le Pen », le journal Libération a additionné, pour parvenir à ce résultat, les 18 % d’électeurs affirmant « Oui, probablement et certainement » aux 12 % de « Non, probablement pas ». En considérant que ces 12 %-là n’ont pas arrêté leur décision et que, par conséquent, ils n’excluent pas… Une assertion correcte en français, beaucoup moins en morale. Sans cette addition de choux et de carottes, Marine Le Pen est créditée de 18 % d’intentions de vote, son score depuis des mois. Élevé, certes, mais dans son étiage. Pas de quoi titrer en une.
Ce bricolage arithmétique, que ne reprend pas à son compte dans l’analyse qu’il livre sur le site de ViaVoice, François Miquet-Marty, son directeur associé, est vivement dénoncé par Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, qui parle de « grossière manipulation ». Quand, en mars dernier, un sondage Louis Harris plaçait Marine Le Pen en tête du premier tour, François Miquet-Marty soulignait alors combien, en raison de la marge d’erreur (autour de 2,5 %), « on génère du bruit médiatique considérable alors que, statistiquement, les données sont sujettes à caution ». Ainsi, 34 % lui font confiance, selon l’étude, « pour bien exprimer les problèmes des gens » (43 % chez les sympathisants Modem, 39 % à l’UMP, 25 % chez les sympathisants du Front de gauche). À trop grossir le trait, « il s’agit ici de faire peur à tout prix à l’électorat de gauche pour le forcer à un vote refuge pour le candidat socialiste », dénonce Olivier Dartigolles. Benoît Hamon, porte-parole du PS, embraye sur le sondage et déclare, dimanche, que l’hypothèse de voir Marine Le Pen accéder au second tour de la présidentielle n’est « pas du tout farfelue ». Il revient à Hollande, écrit l’éditorialiste de Libération, « de contrer pied à pied les propositions économiques et sociales démagogiques de l’extrême droite ». Pas besoin pour ça d’un chiffon rouge.
Lionel Venturini (l'Humanité)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Plus de 3,3 millions de téléspectateurs ont suivi Jean-Luc Mélenchon soit 13,3 % de part d’audience. La prestation de Jean-Luc Mélenchon sur France 2, hier soir, a été appréciée par les Français. En témoigne son excellent score enregistré sur la télévision publique, il devance largement le candidat du Modem, François Bayrou (plus de 800 000 téléspectateurs) et réalise une audience comparable à celle de Marine Le Pen. Avec 13,3% des parts d’audience, le leader du Front de gauche fait mieux que le patron de l’UMP, Jean-François Copé (11,1 %) et du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé (9,4 %). Un bon score à transformer dans la rue et les urnes…