7 décembre 2011

Le service public ferroviaire doit rester un bien commun

C’est un choix de société. Or, les politiques européennes de déréglementation autorisent maintenant la circulation de trains privés concurrençant le service public. De nouvelles entreprises capitalistes peuvent utiliser les rails, les gares, les outils du service public financés par l’argent public… et feront des bénéfices sur les «prix voyageurs». Ce n’est pas acceptable.
Nous sommes confrontés à une tendance de fond, renforcée par les politiques libérales conduisant à des attaques répétées.
Déjà, les voyageurs et voyageuses ne reconnaissent plus le service public SNCF, avec des prix TGV illisibles, purement
commerciaux, qui varient pour la même distance, et avec des pannes fréquentes ou des retards dus au manque d’investissements sur les infrastructures et le matériel roulant.

Mais la démarche libérale se traduit aussi par :
• la casse du Fret (marchandises), organisée depuis 2002, qui
vise la filialisation et la privatisation,
• la dérèglementation tarifaire du TGV et la recherche de rentabilité
économique,
• la suppression de plus en plus de trains Corail,
• l’impasse financière pour les TER dans laquelle les décisions
gouvernementales ont placé les conseils régionaux.

La casse du service public touche en premier lieu les classes populaires et menace l’avenir. Ces dégradations provoquent
des réactions. Les luttes se multiplient depuis plusieurs années aux niveaux local, national et européen.

Le Front de Gauche défend le service public ferroviaire comme un outil essentiel au service des usagers et de l’aménagement du territoire, garantissant un véritable droit autransport, prenant en compte les exigences environnementales.
La démarche libérale et commerciale tourne le dos à cet objectif !
Le service public est porteur de valeurs incontournables pour la société que nous voulons construire : l’égalité sociale et territoriale,la démocratie et la solidarité.
Cette logique se situe au coeur de la vision stratégique d’une gauche de transformation sociale. Le Front de Gauche considère le service public ferroviaire comme le moyen indispensable au développement des transports, non plus dominés par la rentabilité à court terme mais centrés à la fois sur les besoins des populations et sur la prise en compte des exigences écologiques.
Le service public ferroviaire, comme les autres services publics, doit échapper aux appétits du marché capitaliste.


Les propositions du Front de gauche:
• Rétablir des services publics de qualité, fidèles à leur mission d’égalité, présents sur tout le
territoire.
• Prévoir des investissements publics suffisants, notamment en terme d’infrastructures.
• Assurer l’obligation de revoir des dessertes, y compris dans les régions moins denses en population. Pour nous, les activités les plus rentables doivent permettre de financer les autres.
• Revoir la base tarifaire du titre de transport : revenir au tarif kilométrique identique sur tout le territoire.
• Ces mesures exigent une seule entreprise intégrée, soit la réunification de Réseau ferré de France (RFF) et de la SNCF.

En outre, le rail est un mode de transport efficace énergétiquement, qui ouvre la possibilité d’utiliser une énergie propre, renouvelable.
Mais la dimension européenne est devenue incontournable. Un service public ferroviaire européen est-il envisageable? C’est un projet indispensable. Cela peut commencer par des coopérations entre les sociétés de chemins de fer européens.
Mais dans ce cadre, un statut unifié des cheminots est nécessaire, basé sur les meilleurs acquis dans chaque pays.



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