Le groupe américain Pentair spécialisé dans la
robinetterie industrielle et les soupapes de sureté nucléaire a décidé
de fermer son usine à Ham, dans la Somme, et de supprimer ainsi 132
emplois. Le site d’Armentières est également menacé avec la suppression
de 25 emplois. Michelle Demessine écrit à Manuel Valls pour que tout
soit fait pour éviter ces licenciements
Monsieur le Premier Ministre,
Je
me permets de vous interpeller sur les menaces de licenciements du
groupe américain Pentair dans la région Nord-Pas-De-Calais-Picardie et
particulièrement à Armentières, dans le département du Nord.
Le
groupe Pentair a, en effet, décidé de fermer son unité de production à
Ham, dans la Somme, et de supprimer ainsi 132 emplois. Les sites
d’Armentières et de Saint-Ouen-l’Aumône sont également menacés avec
respectivement la suppression de 25 et 49 emplois.
L’entreprise
engrange pourtant d’énormes bénéfices. De l’ordre de 5 millions d’euros
en 2015 sur le site d’Armentières pour seulement 245 salariés et l’unité
d’Ham qui dégage 18% de marge brut voit sa fermeture annoncée alors
qu’elle apparaît comme la plus rentable d’Europe.
Au-delà, c’est
la stratégie globale du groupe qui inquiète puisque ce drame social et
ces licenciements annoncés interviennent seulement deux ans après le
rachat de ces sites industriels spécialisés dans la robinetterie
industrielle et les soupapes de sureté nucléaire.
Pour le groupe
Pentair, ces décisions semblent purement dictées par des visées
financières qui plombent l’avenir de ces salariés et assombrissent
encore un peu plus les perspectives d’une réindustrialisation de notre
région.
Permettez-moi de remarquer amèrement que ces
délocalisations vont à contre sens total d’une politique de
réindustrialisation de notre pays souhaitée, annoncée et affichée en
permanence par votre gouvernement.
Monsieur le Premier Ministre,
le savoir faire et les hautes qualifications des salariés, dont je peux
être témoin après une visite complète du site d’Armentières, sont une
fierté pour notre région.
C’est donc avec force que je souhaite vous affirmer que l’Etat ne doit pas rester impuissant face à une telle situation.
En
tant qu’actionnaire d’Areva, EDF ou encore DNCS, les principaux clients
du groupe Pentair, il est en mesure de peser de tout son poids pour
éviter ces licenciements.
Je m’en remets donc à votre haute
autorité pour que tout soit fait en ce sens en vous informant du
caractère d’urgence de la situation puisque le Plan de Sauvegarde de
l’Emploi doit être enclenché dans les prochains jours.
Je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, à l’assurance de ma très haute considération.
Michelle Demessine
Sénatrice PCF du Nord
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