12 janvier 2016

La condamnation à neuf mois de prison ferme pour les ex-salariés de Goodyear soulève l'indignation



Huit anciens salariés de Goodyear Amiens jugés pour avoir séquestré deux cadres de l'entreprise en 2014 ont été condamnés mardi à deux ans de prison, dont neuf mois fermes, par le tribunal correctionnel d'Amiens.
Le procureur de la République avait réclamé lors de l'audience en novembre deux ans de prison, dont un an ferme "aménageable". Dénonçant une décision "injuste" et la volonté "de faire un exemple", les prévenus ont annoncé leur intention de faire appel. Dans un communiqué, la CGT Goodyear a appelé à une campagne nationale de solidarité pour "exiger que cesse la campagne de répression anti-sociale du gouvernement".
"Le jugement inacceptable condamnant les militants CGT de Goodyear à 9 mois de prison ferme est l'arme avec laquelle Hollande, Valls, Taubira et l'ensemble du gouvernement ont décidé d'intimider tous les salariés qui se battent pour leur droit et leurs emplois", écrit-elle. Pascale Boistard, secrétaire d'Etat aux Droits des femmes et élue d'Amiens, a exprimé sur Twitter son "émotion fraternelle" devant "une si lourde condamnation".
Le directeur des ressources humaines et le directeur de la production avaient été retenus entre le 6 et le 7 janvier 2014 dans l'usine de pneumatiques occupée par plusieurs dizaines de salariés. Les prévenus avaient invoqué lors de l'audience "un coup de colère" consécutif à la "détresse sociale" dans laquelle se trouvaient les employés de l'entreprise de 1.143 salariés, fermée quelques jours après, et réfuté toute préméditation. Ils avaient également mis en avant le fait que les anciens cadres retenus avaient retiré leur plainte.
l'Humanité-12 janvier 
 Je signe la pétition de soutien aux 8 de Goodyear 

Groupe des élu-e-s du PCF
Conseil départemental de la Somme
Communiqué de presse
Indignation et colère…
Une violente répression syndicale est à l’œuvre dans notre pays pour punir les représentants des salariés.
Toutes les luttes pour la sauvegarde de l’emploi sont aujourd’hui criminalisées et dénoncées par les organisations patronales qui ont dans la justice un solide bras armé.
En parallèle, l’actuel gouvernement offre ses préférences au monde de l’entreprise par l’octroi d’aides financières sans contrôle public ou par de nouvelles exonérations de charges tout en tournant le dos aux droits des salarié-e-s et à leurs besoins.
La volonté du chef de l’Etat, de son 1er ministre et de son gouvernement de casser le code du travail résume bien cette orientation de casse sociale généralisée et de dérèglementation du monde du travail.
Les salariés et représentants syndicaux de Goodyear sont aujourd’hui les victimes d’un lynchage sans précèdent.
Après plus de 15 ans de lutte pour la préservation du site d’Amiens, en exigeant les investissements nécessaire au développement de leur outil de travail pour la sauvegarde de 1173 emplois, ils sont aujourd’hui condamnés pour l’exemple.
Nous ne l’accepterons jamais.
Notre territoire a largement contribué à l’effort industriel de notre pays et de notre département.
Il est aujourd’hui gravement affaibli et se sont les femmes et les hommes qui ont construit notre territoire que l’on décapite !
Nous ne laisserons pas faire et nous appelons les femmes et les hommes qui sont attaché-e-s aux valeurs de démocratie et du droit à l’expression du monde du travail à rester mobiliser dans les jours à venir par solidarité avec les Goodyear d’Amiens et tous les salariés du pays.

René Lognon     Jean Claude Renaux      Nathalie Marchand

La condamnation des syndicalistes de Goodyear est révoltante
La fédération de la Somme du Parti Communiste Français condamne la décision de la cour de justice d’Amiens qui a prononcé une peine de 24 mois de prisons dont 9 mois ferme à l'encontre des 8 syndicalistes de Goodyear.
Dans un procès voulu pour l'exemple par le gouvernement et la direction de Goodyear, la démarche engagée à l'encontre des militants de la CGT a été d'assimiler la lutte et l'activité syndicale à un délit.
La multiplication des actes de criminalisation de l'activité syndicale montre combien les enjeux de l'affrontement de classe sont importants.
Nous dénonçons avec fermeté ce jugement pour lequel «Selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de cours vous rendront blanc ou noir».
Il n'est pas acceptable que celles et ceux qui défendent l'emploi et l'avenir des territoires soient jetés en prison pendant que quelques patrons voyous délocalisent en toute impunité leurs entreprises (se rendant coupable de violences sociales) pour amasser toujours plus d'argent.
La peur doit changer de camps et la justice doit rétablir dans ses droits les salariés et syndicalistes aujourd'hui gravement et injustement condamnés .
Nous tenons à témoigner de la pleine solidarité de tous les communistes avec les Goodyear et nous appelons à une participation massive de toutes les femmes et les hommes attaché-e-s au respect de l'expression syndicale et démocratique lors des rassemblements qui seront organisés dans les prochains jours.
                                      
 La direction départementale du PCF

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