En 2012, nous avons entendu "mon ennemi c'est la finance".
En 2016, après la loi Macron 1, le CICE, etc... la loi El Khomri
protège les plus riches et précarise les jeunes, les employé-e-s,
les ouvrières, les ouvriers dans le monde du travail. Nous refusons
cette logique. Nous voulons le retrait de la loi El Khomri et écrire un
nouveau code du travail plus favorable aux ouvrières et ouvriers,
employé-e-s, aux entrepreneurs, à celles et ceux qui produisent par leur
travail de la richesse.
Depuis des semaines les mobilisations s'élargissent touchant des pans entiers de notre économie.
Les motivations de cette mobilisation sont claires.
Si la loi passe, la hiérarchie des normes serait renversée. Pour
abaisser les droits et protections des salarié-e-s, l'accord
d'entreprise prévaudrait sur le Code du travail.
Si la loi passe, les licenciements seraient facilités.
Si la loi passe, le patronat pourra faire approuver un accord par
référendum en contournant les délégué-e-s syndicaux. Bel outil pour le
chantage à l’emploi.
Si la loi passe, le taux des heures supplémentaires pourrait être
réduit, vos dates de vacances déplacées, vos journées de deuil familial
refusées, la visite médicale d'embauche remplacée par une visite
d'information, les temps d'astreinte décomptés des temps de repos…
Face à cette mobilisation, le gouvernement et le patronat usent de la provocation et de la surenchère.
Non, Monsieur le premier Ministre, ce ne sont pas les syndiqué-e-s
qui sont minoritaires et qui veulent tordre l'intérêt général ». C'est
votre gouvernement et ce qui reste de votre majorité parlementaire qui
sont minoritaires :
Minoritaire chez les syndicalistes, puisque 4 centrales syndicales,
la CGT, FO, la FSU et Solidaires sont opposées à la loi Travail.
Minoritaire chez les jeunes, qui devaient être la priorité du mandat
présidentiel, puisque les grandes organisations dont l'UNEF, la JOC et
la JC sont mobilisées dans les facs et les lycées, dans les rues et sur
les places.
Minoritaire dans l'opinion. Après le million de signatures dépassé
pour le retrait de la loi El-Khomri, depuis un mois, les sondages
donnent plus de 70 % des Françaises et des Français opposé-e-s à la loi.
Minoritaire même à l'Assemblée nationale puisque le gouvernement a
choisi d'arrêter les débats et de passer la loi en force, en première
lecture.
Face à ce rejet massif, le gouvernement, le patronat, la droite et
son extrême font déferler un flot d'injures, de calomnies et de
violences contre les acteurs du mouvement social. Cette stratégie
grossière illustre l'enjeu qu'il y a derrière cette loi et vise, dans un
moment déterminant, à ne plus parler de son contenu.
Nous ne tomberons pas dans ce piège et le Parti communiste, ses militant-e-s et ses élu-e-s sont déterminé-e-s, fort de la mobilisation qui s'amplifie, à soutenir
et participer à toutes les initiatives jusqu'au retrait de la loi
El-Khomri. Le Parti communiste français invite ses organisations
départementales et locales à contribuer à faire du 14 juin, journée de
grande manifestation nationale, une réussite.
Déterminé-e-s, les parlementaires du Front de gauche poursuivront le
combat . Ils ont déposé, avec des parlementaires socialistes et
écologistes une proposition de loi Travail alternative . Ils seront à
l'initiative d'une motion de censure de gauche si le gouvernement
utilise de nouveau le 49.3.
Déterminés, nous demandons des comptes au patronat sur l'utilisation des 40 milliards d'euros du CICE.
Déterminé-e-s, nous proposons une alternative aux logiques libérales du gouvernement :
● d'écrire un code du travail du 21e siècle qui permette de contester la mainmise des actionnaires et de la rentabilité financière sur les entreprises.
● d'augmenter les salaires et baisser le temps de travail à 32 heures
par semaine pour permettre la création de centaines de milliers
d’emplois.
● de créer une sécurité d’emploi et de formation garantissant à tout
salarié la possibilité d’alterner périodes d’emploi et de formation sans
passer par la case chômage.
● de prendre le contrôle du crédit bancaire, de l’argent public donné
aux entreprises pour financer des programmes de créations d’emplois et
de formations qualifiantes, de recherche et d’innovation.
● de donner aux salariés des droits et pouvoirs nouveaux d’intervention dans les choix des entreprises.
● de réformer le financement de la protection sociale, de financer le développement de la formation professionnelle.