21 novembre 2012

 La France, leader européen des faibles coûts, selon une agence officielle

«L’attractivité de la France est en hausse » : ce constat établi en mars 2012 par la chambre de commerce américaine en France est mis en exergue de son rapport annuel par l’Agence française pour les investissements internationaux (Afii). Dans un rapport précédent, cette agence affirmait : « En termes de coût global d’une entreprise, la France est leader européen des faibles coûts. En France, les coûts d’implantation d’une entreprise, incluant la main-d’œuvre, l’immobilier, le transport, les services publics et les taxes, sont très compétitifs. » L’Afii n’est pourtant pas un repère de syndicalistes. Elle a été créée en 2001, par un gouvernement de droite, alors que Jacques Chirac était président de la République. L’Afii fait en outre référence à l’étude biennale « Choix concurrentiels » du cabinet anglo-saxon KPMG, qui compare les coûts d’exploitation d’une entreprise dans plus de 100 villes dans 9 pays. La France s’y distingue par des coûts globaux particulièrement avantageux pour l’implantation d’une entreprise. Ces coûts concernent la main-d’œuvre, l’installation, les transports, les services publics (électricité, gaz naturel, télécommunications), l’impôt sur les bénéfices…

Et il est vrai que notre pays attire nombre de capitaux internationaux. Depuis 2007, la France a accueilli 256,2 milliards d’euros d’investissements étrangers, contre près de 200 milliards pour l’Allemagne.

Ces arguments exposés par l’Afii à l’adresse d’investisseurs étrangers contredisent singulièrement la campagne de la droite et du Medef – à laquelle le gouvernement cède – présentant une économie française plombée par un coût du travail. Il est vrai que la France a des atouts, notamment grâce à ses services publics mais, pour autant, elle perd des parts de marché à l’international et son déficit extérieur devient béant. Cherchez l’erreur.

Nous avons déjà pointé cette contradiction 
dans le discours de la droite et du Medef : 
pour eux l’entreprise, ce sont les patrons, 
mais quand il s’agit d’évaluer les coûts 
de production, il n’y a plus que les salariés et le coût du travail. En vérité, la notion de compétitivité ne peut déboucher sur autre chose, elle est piégée dans la mesure où son véritable critère d’évaluation est la rentabilité des capitaux, leur rémunération. Est compétitif un pays qui « rapporte ». À l’opposé, si l’on se place du point de vue du peuple travailleur, 
c’est le critère d’efficacité sociale qui doit prévaloir : comment faire pour que les ressources soient utilisées de la manière 
la plus efficace en termes d’emploi, de valeur ajoutée, de développement humain ? 
Telle est la bonne question.

Pierre Ivorra  -  l'Humanité

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