Pour garantir un vrai changement il faut une parole forte à gauche !
Avec la mise en place du gouvernement des premières décisions ont été prises. Parité au sein du gouvernement, charte déontologique, baisse du salaire des ministre et du président... Très bien. Après des années de présidence bling-bling le retour a des pratiques plus républicaines ne peut que nous satisfaire. Mais cela ne peut suffire.
Changer !
Les urgences du pays sont grandes, les attentes de notre peuple importantes. Emploi, pouvoir d'achat, retraite, école, logement...l'action du gouvernement doit répondre à ces attentes. La gauche ne peut décevoir et se contenter de mesurettes pour ne pas déplaire au marchés financiers
Quel est le contenu du changement dont nous avons besoin ?
Une augmentation significative du SMIC et des minima sociaux ou un simple «coup de pouce»?
Un référendum sur le traité Merkel-Sarkozy, ou le simple ajout d'un volet croissance sans toucher au pacte d'austérité budgétaire ?
Une véritable volonté d'en changer le rôle de la BCE ou une simple déclaration d'intention?
La volonté de s'attaquer aux marchés financiers ou tenter seulement d'en gommer quelques excès ??
Ne rien lâcher !
Ne nous faisons pas d'illusion, pour reprendre le pouvoir aux marchés financiers, mieux partager les richesses et les réorienter vers l’activité et l’emploi, il faut du courage et de la détermination.
Il faut du courage et de la détermination si nous voulons qu’une majorité de député-e-s de gauche à l’Assemblée Nationale adopte des lois qui répondent aux urgences sociales, écologiques et démocratiques.
Des mesures pour réussir le changement qui portent sur l'interdiction des licenciements boursiers, l'augmentation du SMIC à 1700 euros brut, redonner la priorité à l’emploi, l'école, la santé, le logement...
Le Front de gauche, avec son programme l’Humain d’abord et son candidat commun Jean Luc Mélenchon, avec 4 millions de voix, a apporté une contribution décisive à la victoire contre Sarkozy.
Le Front de gauche, c’est l’assurance d’une gauche qui assume ses responsabilités, avec un objectif « L’humain d’abord ». Un bon résultat national du Front de gauche au soir du 1er tour, un grand nombre de député-e-s au soir du second tour, .meilleurs seront les atouts d’un vrai changement
Pour garantir le changement, votez Jean-Claude RENAUX
Dans notre circonscription Jean-Claude RENAUX et René LOGNON sont les candidats du Front de gauche.
A l'heure où il y besoin d'une parole forte à gauche, Jean-Claude RENAUX et René LOGNON sont les candidats les mieux à même de garantir un vrai changement.
29 mai 2012
17 mai 2012
POURQUOI VOTE-T-ON F.N. DANS LES VILLAGES DE LA SOMME ?
Sébastien Vignon,
chercheur postdoctorant
au Centre
universitaire
de recherches sur l’action publique et le politique à
l’université de Picardie-Jules- Verne, analyse le succès électoral du
Front national dans les cantons les plus excentrés des villes.
Quelle est votre première analyse des résultats du Front national dans la Somme ?
Sébastien Vignon. Avec une participation en baisse,
Marine Le Pen est la grande gagnante de ce premier tour en Picardie et
dans la Somme qui se caractérise par un fort émiettement communal avec
782 communes, parmi lesquelles un grand nombre sont situées hors des
aires urbaines et une sur-représentation des catégories populaires.
C’est dans ces petits villages de moins de 500 habitants plus
particulièrement, localisés à plus de trente kilomètres d’Amiens,
capitale régionale, que Marine Le Pen enregistre ses meilleurs
résultats. Émerge ainsi un clivage entre les cantons urbains et les
cantons dits « ruraux ». Les cinq cantons où Marine Le Pen fait ses
scores les plus faibles dans la Somme sont situés à Amiens. Dans le
canton d’Amiens-Sud (Amiens-6), elle recueille 7,42 % des inscrits –
c’est son score le plus bas dans le département – alors que dans le
canton rural de Roisel, il atteint 26,82 %. Dans ce canton de moins de
9 000 habitants, situé à l’écart des grands axes de communication, où
l’industrie représente environ 70 % des emplois salariés concentrés dans
le textile et l’agroalimentaire, le FN engrange une progression de plus
de
7 points ! C’est dans le rural le plus excentré des villes que le
vote « frontiste » tend à se consolider électoralement.
Comment expliquer ce phénomène ?
Sébastien Vignon. Les facteurs explicatifs sont
multiples. Marine Le Pen a centré une partie de son discours sur la
désertification des campagnes – fermeture des services publics, des
petits commerces de proximité, par exemple – et les difficultés
économiques qui touchent les agriculteurs, les artisans et commerçants,
mais aussi les ouvriers confrontés aux délocalisations et fermetures
d’usines. Il est probable qu’en Picardie, région à la fois industrielle
et agricole – dans la Somme notamment –, ce discours ait pu trouver un
écho plus large auprès de certaines franges de la population qui ont le
sentiment d’être ignorées, voire abandonnées par les politiques et
reléguées dans des espaces où elles se sentent parfois assignées à
résidence. C’est le cas, par exemple, mais pas uniquement évidemment, de
ménages ayant quitté la ville pour obtenir un logement moins cher mais
qui se retrouvent isolés, loin des services publics. Les artisans, mais
également les agriculteurs, se sentent négligés par les élus de droite
et certains se reportent sur l’extrême droite. Mais plus généralement,
pour comprendre le succès électoral du vote FN dans les mondes ruraux,
il faut s’attacher à mettre en relation les préférences électorales des
groupes sociaux – cadres, ouvriers, agriculteurs, artisans, etc. – avec
les types de rapports sociaux dans lesquels ces groupes sont insérés.
C’est ce que nous faisons avec mon collègue Emmanuel Pierru, chercheur
au Ceraps, lorsque nous interrogeons les votes frontistes dans les
espaces ruraux de la Somme en les mettant en rapport avec les
transformations des modes de sociabilité locale, comme la crise de
l’« entre-soi rural » et la déstabilisation des lieux d’intégration
traditionnels (associations communales, manifestations villageoises,
fermetures des cafés, etc.).
Que revêt la notion de classes populaires dans la Somme
rurale ? Se distingue-t-elle, par exemple, des classes populaires des
villes ?
Sébastien Vignon. Les espaces ruraux du département
se caractérisent par une forte sur-représentation des ouvriers et des
employés, mais il ne faut pas négliger numériquement, parmi les
retraités, les « petits » agriculteurs, artisans et commerçants qui
d’ailleurs rencontrent des difficultés économiques. Par ailleurs, les
jeunes ruraux possèdent un niveau de formation moindre que leurs
homologues des grandes villes. Ils sont frappés eux aussi par la
précarité économique et sociale, le chômage. Leur faible degré de
mobilité géographique renforce leur sentiment de relégation. De ce point
de vue, certaines campagnes et certaines banlieues se ressemblent : les
classes populaires y sont majoritaires. Les parcours d’entrée dans la
vie active sont, dans certains villages ouvriers ruraux, aussi morcelés
et incertains que dans de nombreuses cités. C’est ce qu’a très bien
observé le sociologue Nicolas Rénahy sur un autre site d’enquête. Les
ouvriers ruraux travaillent généralement dans des PME, voire dans
l’artisanat, où la présence syndicale est très faible et, du coup, ne
peut compenser les faibles prédispositions à la politisation de ces
groupes. Au regard de nos enquêtes de terrain, l’une des
caractéristiques des ouvriers en milieu rural, c’est qu’ils sont plus
souvent issus du monde agricole
– ils n’ont pas pu ou voulu reprendre
l’exploitation familiale – ou des professions indépendantes (artisans,
commerçants, par exemple). Le vote des ouvriers pour le FN est très
souvent analysé à l’aune de ce que certains analystes nomment le
« gaucho-lepénisme » : déçus par les formations politiques de gauche,
des ouvriers se tourneraient vers le FN et son leader charismatique,
etc. Il ne s’agit pas de nier que des ouvriers qui votaient à gauche
votent désormais pour le FN. Sont-ils issus des fractions « urbaines »
ayant quitté la ville ou, à l’inverse, sont-ils des « gars du coin »,
pour reprendre l’expression de Nicolas Rénahy ? Les ouvriers « ruraux »
portant leur suffrage sur Marine Le Pen sont-ils, et, le cas échéant,
dans quelle proportion, des fils/filles des professions indépendantes
qui jusqu’alors portaient leurs suffrages sur les candidats de droite ?
On manque cruellement de données systématiques qui permettent de
répondre à de tels questionnements. La catégorie sociale « ouvriers »
est encore une catégorie statistique descriptive, mais pas explicative.
Être « ouvrier », oui : mais dans quelle trajectoire sociale, dans quel
projet de mobilité entravée ou non ? Ce n’est pas la même chose d’être
ouvrier dans un territoire où l’industrie reste florissante, où son
propre fils pourra devenir lui aussi ouvrier, que dans un bassin
d’emploi où les usines licencient.
paru dans l'Humanité du lundi 14 mai
15 mai 2012
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