PAS JOLI JOLI
Sans doute peut-on comprendre que Cécile Duflot, la secrétaire nationale d’Europe Écologie-les Verts, soit un brin dépitée. Fallait-il pour autant qu’elle donne, hier sur France Inter, une sorte de coup de pied de l’âne à Jean-Luc Mélenchon qui serait dans «l’ultra-personnalisation». Sauf que dans les meetings où il intervient comme
dans ceux où il n’intervient pas lui-même on ne crie pas «Mélenchon président» mais «résistance» et
que la campagne
du Front de gauche, c’est certes le talent de son candidat, mais c’est aussi son programme et des milliers
de militants.
La critique est curieuse, venant d’EELV dont les militants, si l’on se souvient bien, avaient à choisir entre une magistrate connue pour son intégrité mais qui n’était pas écologiste
et un animateur
de télévision, précédé par trois camions de matériel quand
il avance seul dans une jungle impénétrable.
Cécile Duflot serait peut-être mieux inspirée de passer sa mauvaise humeur sur Daniel Cohn-Bendit ou Noël Mamère qui savonnent consciencieusement
la planche d’Eva Joly.
Maurice Ullrich - L'Humanité